Topexpos - Apprendre
  • culture
  • apprendre
  • lire autrement
  • livre
  • savoir
  • enfant parent
  • famille
  • lecture
  • se cultiver
  • apprentissage
  • topexpos
  • jouer
Apprendre, connaître, se divertir, échanger
Accueil
Présentation Dossiers Actualités Jeux Fiches pratiques Contact
 

Sigmund Freud invente la psychanalyse

     
     
sigmund freud
 
Réalisé en 2001
Référence : SFP.2001.T
2 pages, format pdf (0,6 Mo)
Télécharger
 
tag
sigmund, freud, psychanalyse, jung, adler, reve, hysterie, inconscient, divan, anna o, complexe d'oedipe, sexualite infantile
 

Pour aller plus loin :youtube
Documentaire L'invention de la psychanalyse - première partie

youtube
Documentaire L'invention de la psychanalyse - deuxième partie

amazon
Acheter Le grand dictionnaire des rêves de Katherine Debelle

amazon
Acheter Psychopathologie de la vie quotidienne de S. Freud

 
En 1900 paraît à Vienne un ouvrage au titre ambitieux : La Sciences des rêves (Die Traumdeutung), un épais volume rédigé par un certain Sigmund Freud, médecin viennois de 44 ans. L’ouvrage entend apporter une réponse à une grande énigme du psychisme humain : le sens profond des rêves. Car pour S. Freud, le rêve est la « voie royale » qui donne accès à une dimension cachée de notre personnalité : l’inconscient. Récits apparemment délirants et décousus, nos rêves véhiculent une signification cachée. Le contenu manifeste du rêve est la traduction, acceptable pour la conscience, d’un désir enfoui. « Tout rêve se révèle comme l’accomplissement d’un désir. » Ce désir est souvent de nature sexuelle et incestueuse. Voilà pourquoi ce désir tabou provoque une véritable résistance physique.

Qui est Sigmund Freud ?

Après ses études de médecine, S. Freud s’oriente vers la recherche en neurologie, puis en psychiatrie. Dans les années 1885-1886, il vient étudier à la Salpêtrière, à Paris, où Jean-Martin Charcot mène ses célèbres études sur l’hystérie. De retour à Vienne, Freud ouvre un cabinet de médecine spécialisé dans les maladies nerveuses. C’est au cours d’un voyage à Nancy, en 1889, où enseigne le psychiatre Hyppolyte Bernheim, qu’il commence à concevoir une nouvelle théorie du psychisme. « C’est là que je reçus les plus fortes impressions relatives à la possibilité de puissants processus psychiques, demeurés pourtant cachés à la conscience des hommes. »

En 1895, il publie avec Joseph Breuer ses Études sur l’hystérie. On y trouve notamment décrit le cas de Anna O., une jeune femme soignée par J. Breuer dans les années 1880-1882 (que Freud n’a jamais rencontrée) et dont les troubles hystériques révèleraient, selon Freud, un désir incestueux tourné vers le père. La talking cure (cure par la parole) pratiquée sur Anna serait une nouvelle voie thérapeutique, découverte par J. Breuer presque à son insu. Mais Breuer ne partage pas ces interprétations et les deux hommes vont bientôt se brouiller. Freud est alors engagé sur une voie qu’il ne quittera plus. Dans les années qui suivent, il élabore les principaux concepts de la psychanalyse (le mot apparaît pour la première fois sous sa plume en 1896) : l’inconscient, la libido, le complexe d’Œdipe, la technique de l’association libre, la sexualité infantile, les mécanismes de défense, etc.

À l’époque où Freud crée la psychanalyse, l’idée d’inconscient n’est pas totalement originale. Des philosophes comme Arthur Schopenhauer ou Eduard von Hartmann avaient déjà avancé l’idée de « force vitale inconsciente ». Pierre Janet (1859-1947) avance l’idée d’une instance psychique « subconsciente ». Mais c’est Theodor Lipps (1851-1914), un psychologue allemand, qui est le véritable créateur de la notion d’inconscient, qu’il envisage comme l’ensemble des activités « représentantes du passé, mais toujours actives en moi sans que j’en ai conscience ».


divan de Freud   congrès international de psychanalyse de weimar
Le célèbre divan de Sigmund Freud, sur lequel s'allongeaient des patients qui étaient invités à laisser libre cours à leurs pensées pendant que lui, assis en retrait, prenait des notes.
 
Le Congrès international de psychanalyse de Weimar en 1911. Freud est au centre. A. Adler va rompre avec lui en juillet de la même année. Puis ce sera au tour de C. Jung (à droite de Freud) d’entrer en dissidence.

L’expansion de la psychanalyse

La parution de L’Interprétation des rêves marquera pour Freud le début d’une période très productive. Il écrit puis publie en quelques années : Psychopathologie de la vie quotidienne (1901), Le Mot d’esprit et ses rapport avec l’inconscient (1905), Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905).

Contrairement à la légende du penseur maudit, la psychanalyse reçoit un accueil plutôt favorable. Le thème de sexualité infantile ne choque que des esprits vertueux de la bonne société. À Vienne, au tournant du siècle, la question de la sexualité n’est pas aussi taboue qu’on le croit. Le thème était abordé dans la littérature avec Arthur Schnitzler, dans les revues comme Die Fakel de Karl Kraus. Enfin, les études sur les pathologies sexuelles s’étaient beaucoup développées, notamment depuis la parution de Psychopathia Sexualis de Krafft-Ebing (1886). Les thèses de Freud vont vite se répandre et feront l’objet de vifs débats.

En quelques années, Freud devient une « célébrité et un thérapeute recherché », comme le rappelle Henri F. Ellenberger dans son ouvrage À la découverte de l’inconscient (Simep, 1974), et on commence à se presser dans son cabinet. C’est là qu’il a installé un divan, où il invite ses patients à s’allonger derrière lui et à laisser libre cours à leurs pensées, alors que lui se tient en retrait et prend des notes. Parallèlement, Freud commence à organiser une véri-table école de pensée. À partir de 1902, il reçoit chez lui, chaque mercredi soir, un petit groupe de médecins et d’intellectuels intéressés par la psychanalyse. Alfred Adler (1870-1937) est de ceux-là.

Ce groupe deviendra, en 1908, la Société viennoise de psychanalyse. En mars 1907, les Suisses Carl Gustav Jung et Ludwig Binswanger rejoignent Freud. Ils fondent un nouveau groupe psychanalytique qui sera la base d’un mouvement international. En 1908, le premier Congrès international de psychanalyse se réunit à Salzburg ; l’année suivante, la première revue de psychanalyse est créée. Freud est invité aux Etats-Unis pour présenter sa doctrine. En 1911, A. Adler se sépare de Freud, critiquant la prééminence accordée par Freud à la pulsion sexuelle.

C.G. Jung à son tour fait dissidence en 1913, pour fonder sa propre école. Mais de nouveaux « lieutenants », comme Karl Abraham (1877-1926), Ernest Jones (1879-1958), Otto Rank (1877-1939), Sandor Ferenczi (1873-1933) s’appliquent à défendre la pensée freudienne. Cette dernière rencontre d’autres courants de pensée – le surréalisme, le marxisme, la phénoménologie, l’anthropologie culturelle –, et va bientôt générer de nouvelles hybridations. Elle se répand à l’échelle internationale. La psychanalyse a pris son envol pour, dès les années 20, s’imposer comme une théorie incontournable au sein des sciences humaines.

Chronologie : 1900-1901
 
Alfred Adler et Carl G. Jung :
les deux fils dissidents
Edmund Husserl (1859-1938), Recherches logiques. Le père de la phénoménologie, mathématicien de formation, élabore ici sa doctrine des « essences » appliquée aux nombres et à la logique.

Sigmund Freud (1856-1939), L’Interprétation des rêves.

Henri Berr (1863-1954) crée La Revue de synthèse historique.

Georg Simmel (1858-1918), Philosophie de l’argent. Ou comment l’économie monétaire introduit de nouvelles relations sociales.

Leo Frobenius (1873-1938) publie les quatre volumes de Probleme der Kultur entre 1899 et 1902.

Emil Kraepelin (1856-1926), Introduction à la clinique psychiatrique. La classification des maladies mentales et la définition des psychoses proposées dans ce cours règneront longtemps en psychiatrie.

Friedrich Ratzel (1844-1904) La Terre et la Vie et L’Espace vital sont les derniers ouvrages du géographe allemand, auteur d’une œuvre monumentale. F. Ratzel envisage l’occupation de l’espace sous l’angle darwinien. Les États défendent leur "espace vital" et cherchent à l’étendre. F. Ratzel pense également que l’environnement naturel peut agir sur la vie des peuples. Cela le conduit à envisager, dans son Anthropogéographie (1882-1891), la division de l’espace en "aires culturelles" où chaque peuple a déployé un "genre de vie" spécifique, qui lui donne une personnalité particulière.
 
Alfred Adler (1870-1937) et le complexe d’infériorité
Médecin et psychologue autrichien, il fut d’abord un des principaux disciples de Freud. Il s’en sépara pour fonder sa propre école de psychologie : la Société de psychologie individuelle.
A. Adler souscrit à la découverte de Freud sur le rôle de l’inconscient mais refuse d’accorder à la pulsion sexuelle une place essentielle dans les motivations humaines. Pour lui, la motivation centrale de l’individu consiste à surmonter un complexe d’infériorité, central dans l’élaboration de la personnalité.
L’enfant est soumis, par son statut de dépendance initiale et la confrontation à des modèles idéaux adultes, à un sentiment d’infériorité. Il va chercher, au cours de sa vie et sous des formes diverses, à compenser ce sentiment (Le Sens de la vie).

Carl Gustav Jung (1875-1961) et l’inconscient collectif
Après des études de médecine à Bâle, Carl G. Jung découvre les théories de Freud alors qu’il travaille lui-même sur le thème des complexes personnels. Leur rencontre marque fortement les deux hommes. Nommé à la tête de l’Association psychanalytique internationale, en 1910, des divergences apparaissent entre les deux hommes. La rupture interviendra en 1913.
Jung va alors poursuivre son propre chemin. S’intéressant de près aux religions, aux mythes, les études de Jung portent sur "l’inconscient collectif". Pour lui, les productions imaginaires individuelles révèlent des pulsions archaïques remontant aux fondements de l’humanité.
Pour Jung, l’inconscient collectif est structuré autour d’archétypes : le dragon, l’eau, le feu, le père… grandes figures typiques, chargées de significations symboliques. On les retrouve dans les mythes, les contes, les rêves.
     
retour