L'animal le plus nauséabond : la moufette rayée

C'est par le nez que nous percevons les mauvaises odeurs et, bien que notre sens olfactif soit beaucoup moins développé que chez la plupart des animaux, l'odeur de la moufette rayée peut nous parvenir à 3 200 m de distance lorsque de vent souffle dans sa direction. On parvient, à force de volonté, à ignorer la plupart des odeurs - vomis, excréments, chair en putréfaction -, mais il est impossible de faire abstraction de celle de la moufette.

Certains animaux carnivores comme le diable de Tasmanie ou autres espèces de la famille des mustélidés émettent une odeur répulsive lorsqu'ils se sentent menacés, mais aucune n'est aussi forte et pregnante que celle émise par la moufette rayée.

Les deux glandes anales situées sous sa queue sécrètent un musc particulièrement nauséabond que l'animal peut projeter, avec une étonnante précision, à près de 4 m, dans la direction d'un éventuel agresseur. Ce liquide peut aussi aveugler le prédateur ou lui faire perdre conscience s'il l'avale. Si, par inadvertance, une goutte de ce musc imprègne les vêtements, il est impossible de se débarrasser de l'odeur et mieux vaut les jeter aussitôt.

Les mammifères étant révulsés par son odeur, la moufette n'est vraiment menacée que par un prédateur, le grand duc d'Amérique, dont le sens olfactif est sans doute peu aiguisé. Après émission de musc, les glandes de la moufette mettent deux jours à le reconstituer, et l'animal préfère annoncer sa présence par le panache noir et blanc de sa queue. Mais, sur la route, ce signal est vain et les voitures sont aujourd'hui le pire ennemi de la moufette rayée.